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CHA — CHA

Chaſſis doubles, ceux qui ſont de papier collé des deux côtés & calfeutrés, pour les ſerres & orangeries.

CHASTEAU ou CHATEAU, ſ. m. C’eſt la maiſon, l’hôtel d’un Seigneur, bâti en maniere de fortereſſe, avec foſſé & pont-levis. On appelle auſſi Château, une maiſon ſans défenſe où les foſſés ne ſervent que d’ornement. Tels ſont les Châteaux du Louvre, de Vincennes, à Paris, & Saint-Ange à Rome.

Chaſteau d’eau. C’eſt ou un pavillon différent du regard (voyez ce mot) en ce qu’il y a de plus un réſervoir & quelques façades d’Architecture enrichies de nappes d’eau, de caſcades, &c. comme celui de l’eau Pauline ſur le Mont Janicule à Rome, ou un corps de bâtiment, qui a une ſimple décoration de croiſées feintes, parce qu’il ne renferme que des réſervoirs, comme le Château d’eau à Verſailles.

Chaſteau de plaisance. C’eſt une maiſon de campagne bâtie magnifiquement, deſtinée aux plaiſirs d’un Souverain ou d’un Grand, comme le Château de Verſailles, le Château de Saint-Germain, le Château de Chambord, &c.

CHATAIGNIER, ſ. m. C’eſt l’arbre dont on tire la plus belle charpente. La vermine & les araignées ne s’y attachent point. Il ſert auſſi à faire des perches pour les treillages.

CHAUFFOIR, ſ.m. C’eſt dans une Maiſon religieuſe, ou autre Communauté, une ſalle avec une cheminée adoſſée ou iſolée au milieu, pour ſe chauffer en commun.

CHAUFOUR, ſ. m. C’eſt autant le lieu où l’on tient le bois & la pierre à chaux, que le four où on la cuit, & le magaſin couvert ou on la conſerve.

On nomme Chaufourniers les ouvriers qui font la chaux, & les Marchands qui la vendent.

CHAUSSE D’AISANCE, ſ. f. C’eſt le tuyau d’un privé, de plomb ou de pierre, & plus communément de boiſſeaux de poterie, percé en rond ou en quarré. (Voyez Aisance.) La Chauſſe d’aiſance doit avoir trois pouces d’iſolement contre un mur mitoyen.

CHAUSSÉE, ſ. f. C’eſt une élévation de terre ſoutenue de berges en talut, ou de files de pieux, ou de murs de maçonnerie, laquelle ſert de chemin à travers un marais, des eaux dormantes, comme un étang, &c. ou de digues aux eaux courantes, pour en empêcher les débordemens. Il eſt reglé qu’on employera dans les Chauſſées le pavé de grès le plus dur du pays où on les conſtruira, de ſept à huit pouces de gros en tout ſens net, après avoir été retaillé quarrément, & qu’on le poſera debout & de champ. Ainſi on doit les purger de tout le pavé tendre & de caillou, qui ne doit ſervir qu’entre les bordures. Et alors on doit choiſir les petits cailloux ſur le haut des Chauſſées, & le gros en bas & le long des bordures. C’eſt encore un réglement de raſſeoir leur pavé ſur une bonne forme de ſable du plus rude & graveleux, & au moins de ſix pouces d’épaiſſeur, & de n’employer des vieilles bordures, que les plus dures, & qui ayent au moins un pied de long, ſix pouces de large, & huit pouces d’épaiſſeur. (Voyez le Traité des Ponts &c. par M. Gautier, ch. XXXIV.) A l’égard du talut des berges d’une Chauſſée, voyez Berge.

Le mot Chauſſée vient, ſelon M. Ménage, du latin Calciata ou Calceata, dérivé de Calcare, marcher ou fouler aux pieds.

Chauſſée de pavé. C’eſt, dans une large rue, l’eſpace cambré qui eſt entre deux revers. C’eſt auſſi le nom d’un grand chemin avec bordure de pierres ruſtiques. Les Chauſſées des grands chemins doivent avoir au moins quinze pieds de large, ſuivant l’Ordonnance.

CHAUX, ſ. f. Pierre calcinée ou cuite dans un four, qui ſe détrempe avec de l’eau & du ſable pour faire le mortier. Les pierres les plus dures ſont les meilleures ; de sorte que la Chaux faite avec du marbre & des cailloux, est beaucoup plus graſſe & plus gommeuſe que celle qui eſt faite avec des pierres ordinaires. Il y a des Maçons qui eſtiment la Chaux faite de coquilles d’huître, pour bâtir proche la mer. On connoît le degré de cuiſſon de la pierre à Chaux par le poids, qui doit

être