Page:Aviler - Dictionnaire d’architecture civile et hydraulique.djvu/34

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ſiquement inévitable. Voici les diviſions de cet article, par ordre alphabétique.

Allée couverte. C’eſt une allée bordée de grands arbres, comme tilleuls, charmes, ormes, &c. qui par l’entrelacement de leurs branches donnent du couvert, & par conſéquent de la fraîcheur. Les allées couvertes doivent avoir moins de largeur que les autres, afin que les branches d’arbres ſe joignent plus aiſément & plus vite, & donnent ainſi plutôt de l’ombre. On appelle auſſi allée couverte celle qui eſt faite d’un berceau de treillage.

Allée de compartiment. Large ſentier, qui ſépare les carreaux d’un partere.

Allée découverte. Allée qui ſépare les quarrés des parterres par des bordures de buis & d’arbres verds, ou les boſquets d’un jardin par des paliſſades de haute futaye, & qui eſt le plus ſouvent accompagnée de contre-allées fort étroites, pour y avoir plus d’ombre.

Allée de gazon. Voyez Boulingrin.

Allée labourée et herſée. Allée qui eſt repaſſée par la herſe, & où les carroſſes peuvent paſſer.

Allée ſablée. Allée où il y a du ſable ſur la terre battue ou ſur une aire de recoupes, ordinairement de huit à neuf pouces d’épaiſſeur. Vitruve veut qu’avant de ſabler les allées, on vuide la terre bien profondément ; qu’on bâtiſſe des égoûts à droite & à gauche des deux côtés de l’allée ; qu’on y faſſe deſcendre des canaux remplis de charbon, & qu’on mette enſuite le ſable par deſſus (Vitr. liv. V. ch. X.). Cette maniere de ſabler les allées eſt aſſurément très-bonne, mais elle eſt auſſi très-diſpendieuſe. Voilà pourquoi dans les maiſons particulières on ſe contente de bien battre la terre, & de répandre du fable par deſſus. Les pluyes achèvent d’affermir ces allées, que l’on ne doit pas charger en hauteur de trop de ſable, pour qu’elles ne ſoient pas ſi long-tems à ſe battre ; ce qui les rendroit juſques alors laſſantes. Deux pouces de fable en hauteur ſont ſuffiſans. On tire le ſable de la terre ou des rivières ; celui-ci eſt le plus beau & le meilleur. Pour qu’il ſoit bon, il faut qu’il ſoit un peu graveleux, ſans être trop fin ni trop pierreux, mais ſur tout un peu peſant, afin que le vent ne l’enleve pas avec tant de facilité. On paſſe le ſable à la claye ou au gros ſas, pour en ôter tous les cailloux & le rendre plus beau.

Allée bien tirée. C’eſt celle que le Jardinier a nettoyée des méchantes herbes avec la charrue, & qu’il a enſuite repaſſée avec le râteau.

Allée en zigzag. Allée qui étant trop rampante & ſujette aux ravines, eſt traverſée d’eſpace en eſpace, ou de douze en douze pieds de plate-bandes de gazon, en maniere de chevrons briſés ou de zigzags de point de hongrie, & cela pour retenir le fable. Telle eſt l’allée qui eſt devant l’Orangerie de Meudon.

On appelle auſſi Allée en zigzag, celle qui dans un boſquet ou labyrinthe, eſt fermée par divers retours d’angle, pour la rendre plus ſolitaire & en cacher l’iſſue.

Allée d’eau. Chemin bordé de pluſieurs jets ou bouillons d’eau, ſur deux lignes parallèles, comme l’allée d’eau qui eſt dans le jardin de Verſailles, depuis la fontaine de la pyramide juſqu’à celle du dragon.

AMAIGRIR. Voyez Démaigrir.

AMASSER, v. act. terme d’Architecture hydraulique. Recueillir l’eau d’une ſource pour quelque beſoin qu’on en a. Il y a trois attentions à avoir dans cette opération : la premiere, eſt d’examiner ſi la ſource eſt découverte & peu profonde ; la ſeconde, ſi elle n’eſt point apparente, & la derniere, ſi elle eſt enfoncée dans des terres.

Lorſque la ſource eſt découverte, on creuſe pour l’Amaſſer un trou quarré, dont on tire les terres doucement, & qu’on ſoutient par des pierres. On creuſe enſuite dans l’endroit de l’écoulement une rigole dans les terres, ou une pierrée bâtie de rocailles ou pierres ſéches, qu’on couvre de terre à meſure qu’on marche.

Si la ſource n’eſt pas apparente, on fait pluſieurs puits éloignés de 30 ou 40 pas, & joints par des tranchées qui ramaient toutes les eaux.

Enfin, quand la ſource eſt enfoncée dans la terre, on creuſe juſqu’à l’eau un paſſage en forme de voûte par deſſous les terres, qu’on retient avec-des planches & des