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CHAPITRE III

La Révolution et le Féminisme. — Olympe de Gouges
Théroigne de Méricourt. — Rose Lacombe
Mme de Staël, Condorcet. La Misogynie des Jacobins
Les femmes devant la guillotine et devant la mort.




S’il est une page de l’histoire de la Révolution où le manque de prévoyance des fondateurs de l’ordre nouveau se fasse sentir, c’est, sans contredit, celle qui enregistre le dédain absolu de la plupart des révolutionnaires à l’égard des revendications féministes. Moins clairvoyante que l’Église, qui, si elle n’a pas relevé la femme de sa condition inférieure, a du moins essayé de la gagner en donnant jusqu’à un certain point satisfaction à ses aspirations morales ou à ses besoins artistiques par la confession ou les pompes de son culte, la jeune République ne fait rien pour les femmes. Elle oublie, quand l’heure du triomphe arrive, le précieux appui qu’elles lui furent aux jours de la lutte, et surtout, faute impardonnable, elle ne sut pas comprendre quel merveilleux appoint la femme conquise aux institutions nouvelles pouvait être pour elle.