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Page:Avril de Sainte-Croix - Le Feminisme.djvu/42

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majorité, et au début beaucoup de bourgeoises, furent de cœur avec les révolutionnaires.

Les Girondins eurent avec eux la belle, l’intelligente, Tintrépide M"™« Roland, qui fut même le vrai chef d’une fraction de la Gironde ; Télégante et fine marfpiise de Condorcet, l’héroïque CharlotteCorday ( i), la bouillante Olympe de Gouges, enfin Théroigne de Méricourl qui, peu avant la chute du parti girondin, fut fouettée par les dévotes de Robespierre et de Marat (i5 mai i893).

La Gironde attira les femmes d’esprit cultivé plus que la Montagne.

Les femmes du peuple que la Révolution avait conquises furent pour la plupart avec les Jacobins. Et même un certain nombre d’entre elles paraissent avoir tranquillement accepté l ’an ti féminisme montagnard. Prêtes à combattre, à mourir pour les « Droits de l’homme », elles ne songeaient point à réclamer les Droits de la Femme. Que dis-je ? il semble y avoir eu de ces jacobines pour railler durement celles qui les réclamaient. Cependant rappelons-nous les sociétés fraternelles des deux sexes y issues, à Paris, du mouvement démocratique de 1 790-1791 ; Sociétés qui se multiplièrent très vite et dont Marat s’institua le prolecteur dans son Ami du peuple. C’était, à coup sûr, une idée heureuse, celle de ces clubs mixtes ; et si Ton est tenté de trouver invraisemblable l’illogisme des femmes révolutionnaires qui restèrent antiféminisles, souvenons-nous

1. Nue en Normandie en 17O8, exécutée le 17 juillet 1793.