Page:Azaïs - À M. le Vte de Châteaubriand, pair de France.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 7 )

injures, les déclamations, les libelles ne détruisent point les faits ; j’ai dit qu’on chasserait les royalistes de toutes les places ; qu’après avoir épuré le civil, on chercherait à épurer l’armée ; tout cela est arrivé, et si ponctuellement, que ce n’est pas moi qui semble avoir prévu l’événement, mais les auteurs du système, qui paraissent avoir pris à tâche de suivre la route que j’avais tracée. »

Cet écrit, Monsieur, que l’on n’avait point oublié, car tel est le privilège, du talent, rien de ce qu’il a produit ne s’efface, cet écrit, la Monarchie selon la Charte, où vous faisiez des prédictions si extraordinaires, ne fut-il pas le premier signal de la position que vous vouliez prendre ? Dans tous les siècles, chez tous les peuples, lorsqu’un homme, doué par la nature de facultés très-remarquables, a voulu attacher à sa cause personnelle un grand nombre d’hommes, qui déjà avaient ensemble, et avec lui, certains rapports de situation, il leur a fait entendre des cris d’alarmes ;