Page:Azaïs - Seconde Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/10

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nale, qui, avant lui, nous dévorait ; il nous opprima, mais en nous laissant la liberté civile, la liberté religieuse ; et c’est tout ce qu’il y a de fondamental dans la vraie liberté. Ce qu’il opprima, c’est la garantie constitutionnelle de la liberté civile et de la liberté religieuse ; ce qu’il opprima, c’est la liberté politique : il suspendit ou effaça les formes de la liberté ; et c’est ainsi qu’il tomba.

Mais ne nous abusons plus, Monsieur ; il y a tant de danger à pétrir un grand Peuple ! Rome ne fut pas esclave, pour s’être quelquefois soumise à une Dictature qui marchait dans le sens de ses mœurs, de ses idées, de ses passions même. Comme elle, au terme de nos secousses, nous avons repris la liberté. Si vous pensez que le Roi aurait pu continuer ce que vous appelez la Constitution de l’Empire ; vous pensez donc qu’a son retour la guerre extérieure nous menaçait encore, ou que l’anarchie était de nouveau prête à nous dévorer !

Non, Monsieur, la guerre était finie, et,