Page:Azaïs - Seconde Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/13

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çais de plus. Ah ! qu’une telle espérance rendit tous les mouvemens faciles !

Avouons-le maintenant ce mot du Comte d’Artois était, en ce moment, un coup de cœur noble et sincère, et un coup de prudence très-habile mais il ne pouvait être réalisé dans toute son étendue ; l’Ordre ancien ne pouvait entièrement le ratifier. Les événemens venaient de lui donner, sur l’Ordre nouveau, un avantage temporaire cet avantage ne pouvait rester sans effets ; le Roi se montra disposé à le favoriser au degré de la possibilité, et, dans son âme judicieuse, prévoyante, la possibilité était la mesure de la justice. Il résolut de tenir la balance entre le présent et le passé ; cette résolution était de l’exécution la plus difficile, la plus délicate… il se confia trop peut-être au patriotisme de ses vues et à l’évidence de ses pensées ; il crut inutile de commander la raison la modération, la prudence ; mais, pendant les longues et cruelles années qui avaient