Page:Azaïs - Seconde Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/15

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insultait, on exaspérai l’armée, bien plus nombreuse, bien plus formidable, de la Révolution. Tous les hommes qui, par leurs opinions, leur conduite, et surtout leurs acquisitions, s’étaient identifies avec elle, étaient livrés, dans certains journaux, dans certains pamphlets, aux attaques les plus outrageantes ; et l’on prenait à froid le ton du fanatisme ; et, au nom du ciel et de l’enfer, des Écrivains sans religion versaient l’anathême sur tous les changemens politiques, sur toutes les mutations de pouvoir et de propriété que la Révolution avait forcées, et qui déjà étaient consacrées par le temps !

La Révolution était-elle donc vaincue, pour que l’on songeât à reprendre toutes Ses conquêtes ? Non, Monsieur désormais, soyons sincères ; le temps en est venu. En 181 et en 1815, ce n’est pas devant l’Ordre ancien que l’Ordre nouveau a fléchi, c’est devant les armées étrangères. Pour que tous les résultats de la Révolution fussent anéantis, il aurait fallu que