Page:Azaïs - Seconde Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/46

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Au reste, la pensée des acquéreurs des biens ecclésiastiques pouvait-elle rester en suspens ? Lorsque la proposition de la Chambre des Députés fut portée à ! a Chambre des Pairs, elle y occasionna une discussion très-vive, dans laquelle, Monsieur, vous prîtes parti avec votre éloquence et vos opinions ordinaires : une commission fut nommée ; par l’organe de son rapporteur, elle proposa le rejet ; M. le Duc de Brissac, s’élevant contre ce rapport, dit avec trop peu de réserve :

« Parce qu’un homme s’est emparé du bien d’autrui, parce qu’il a été un voleur adroit, tranchons le mot, voudrait-on qu’on le laissât jouir paisiblement du fruit de ses larcins ? Alors ne parIons plus de religion ; elle défend le vol aux particuliers ; elle ne défend pas moins le scandale aux Gouvernemens ; et la faiblesse qui protège le crime ou qui craint de le punir, est le plus grand des scandales. »

De tels anathèmes signalent, par leur