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de la liberté, ou plutôt, le Dieu de la Révolution : choquer la Révolution, c’est porter le peuple à implorer le secours de son idole ; insulter Napoléon, c’est porter le peuple au désir de le venger, et de pouvoir lui offrir ses secours.

Ah ! qu’ils sont grands, généreux et sages, les Souverains qui aujourd’hui ont résolu de pacifier le Monde ! Tandis qu’ils annoncent solennellement l’intention de ne régner sur les peuples que conformément à leurs besoins et à leurs idées, ils ne parlent de nos fautes et de nos malheurs qu’avec les ménagemens les plus délicats ; et ils gardent un respectueux silence sur l’homme extraordinaire, jadis leur égal, qui les força de se défendre, de s’unir et de nous accabler !

C’est ainsi que des Rois se rendent formidables, car c’est ainsi qu’ils s’honorent et qu’ils s’emparent de l’affection des peuples. Spectacle sublime ! Partout où aura pénétré la Révolution du dix-huitième siècle, les trônes finiront par s’asseoir sur