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ÉTUDES CRITIQUES

un tableau plein de grandeur, Voilà l’orage ! qu’on se figure un déluge de feu sans vent et sans eau ; l’odeur de soufre remplit l’air ; la nature est éclairée comme à la lueur d’un embrasement.

A présent les cataractes de l’abime s’ouvrent ; les grains de pluie ne sont i)oint séparés : un voile d’eau unit les nuages à la terre.

avec vitesse tout l’horizon. En un instant tout le ciel fut en feu ; les éclairs se succédaient sans intervalle ; le tonnene grondait d’une manière effrayante. Soudain la pluie se mit à tomber à torrents…

Voyage, p. 96.

Le pays habité par les Creeks (la confédération des Musco— gulges, des Siminoles et des Gliéroquois) est enchanteur. De distance en distance la terre est percée par une multitude de bassins qu’on appelle des puits, et qui sont plus ou moins profonds : ils communiquent par des roules souterraines aux lacs, aux marais et aux rivières. Tous ces puits sont placés au centre d’un monticule planté des plus beaux arbres, et dont les flancs creusés ressemblent aux parois d’un vase rempli d’une eau pure. De brillants poissons nagent au fond de cette eau.

Dans la saison des jiluios, les savanes deviennent des espèces de lacs au-dessus desquels s’élèvent, comme des îles, les monticules dont nous venons de parler. Comparez, pour la description de ces puits, Barirar », t. I, p. 203-4, p.304-5 et p. 400-7.