Page:Bégis - Instruction libertine, 1860.djvu/18

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8.

n’aime cet air là. Quand j’en parle à mon mari, soit que je les lui rapporte mal, ou qu’il veuille en avoir l’air, ou ce qui est fort possible qu’il ne les comprenne pas plus que moi, il rompt les chiens et j’en suis pour mes questions sans réponse satisfaisante.

Tu es mon premier et mon seul amant, c’est à toi à m’instruire.

Charles. (riant) – Je veux bien croire puisque tu me le dis, que je suis en ce moment ton seul amant, quant à l’être le premier Enfin tu n’es pas à confesse, je ne m’occupe jamais du passé d’une femme qui me plaît, surtout quand il n’a fait aucun bruit, et d’ailleurs ce n’est pas de cela qu’il s’agit : Tu veux donc que je te traite en écolière tout à fait innocente, qu’on veut rendre complètement savante dans la science de Vénus ? À la bonne heure, je ne refuse rien de ce qui est en mon pouvoir et peut être agréable. Mais songe bien qu’il faut d’abord que je te dise les noms de chaque chose, que je me serve des expressions techniques, sans voile ni phrase gazée, cela pourra bien effaroucher tes oreilles.

Justine. – Je sais, Monsieur, que si la science a ses agréments, les commencements ne sont pas tout roses, et puisque je veux m’instruire pour