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la cathédrale de lyon

muraille, La décoration sculptée, dentelle de pierre ajourée et fouillée avec une prodigieuse délicatesse, est une des merveilles de l’art décoratif au xve siècle. Elle rivalise avec celle de Brou pour la finesse, mais la laisse bien loin derrière elle pour la pureté de style. Aux gorges des piliers, aux formerets, à l’arc doubleau, profondément refouillés, se détachent sur le vide le monogramme du cardinal ainsi que son emblème, le dextrochère avec manipule, tenant un glaive flamboyant. Ailleurs, les chiffres de Charles, Pierre et Suzanne de Bourbon, d’Anne de France et la devise célèbre « N’espoir ne peur » mélangés à des grappes et des feuilles de vigne. Vis-à-vis l’autel, la balustrade de la galerie est ajourée comme une dentelle avec le nom du fondateur, Charles, inscrit en toutes lettres. Au côté méridional, le cerf ailé des Bourbons, enlacé du ceinturon et portant le mot : « Espérance » en lettres gothiques, occupe les ajours. À la corniche, au-dessous, rampent des vignes sauvages et des chardons (emblème de l’ordre de Notre-Dame de Bourbon).

Le cardinal avait voulu être enseveli dans sa chapelle ; son tombeau, splendide mausolée de marbre blanc sur lequel il était représenté agenouillé et les mains jointes, a été détruit par les protestants, en même temps que de nombreuses statues qui garnissaient toutes les niches.

La chapelle est éclairée par une rose flamboyante et deux grandes baies dont les parties supérieures ont conservé leurs anciens vitraux.

Le chœur d’hiver du chapitre. — Après la cha-