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Page:Bégule - La Cathédrale de Lyon.djvu/106

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la cathédrale de lyon

toute pénétrée d’italianisme. C’était alors le temps des « pétrarquisants » lyonnais, subtils et mystiques ; de Maurice Scève et de Louise Labbé, de l’Académie de l’Angélique ; il y eut comme un épanouissement lyonnais éphémère qui marqua la période de splendeur de Saint-Jean.

Dans cette abside surbaissée, somptueusement décorée d’incrustations et dans cet admirable vaisseau, rayonnant de l’éclat de leurs verrières toutes achevées, se déroulait le cérémonial de l’antique liturgie, observée de temps immémorial par un chapitre dont les membres, qui portaient le titre de « Comtes de Lyon » et qui avaient compté parmi eux quatre rois de France, jouissaient des plus hautes prérogatives. Ils avaient eu notamment, pendant de longues années, le droit d’élire l’archevêque et, aussi, de porter la mitre pendant les offices qui étaient chantés avec une austère gravité, de mémoire et sans aucun accompagnement, par un clergé qui, sous Louis XIV, comptait deux cents membres. Le maître-autel, plus enfoncé dans l’abside qu’aujourd’hui, n’était qu’une table rase, ornée de parements d’étoffes plus ou moins riches selon l’importance des fêtes ; tout autour une balustrade de cuivre. De part et d’autre de l’autel, deux croix processionnelles avaient été fixées là, au xiiie siècle, en souvenir du concile général de 1274 où avait été prononcée la réunion des Églises latine et grecque. L’autel n’avait pas de chandeliers : il était éclairé par trente-trois flambeaux