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Chapitre XXX


un sous-officier alsacien


J’ai déjà parlé, dans un chapitre précédent, d’un officier de la Kommandantur du nom de Wolff. C’était un Juif allemand qui donnait des points aux Prussiens. Il portait force décorations parmi lesquelles on pouvait distinguer l’emblème d’un ordre de Turquie qui se portait en plein abdomen ! Nous nous sommes souvent moqués, entre nous, de ce bedonnant officier, précédé d’un croissant quelconque à l’ombilic.

Je désire relater ici un incident, auquel il a été mêlé.

Chaque mardi et chaque vendredi, durant ma dernière année de captivité, j’avais la permission, comme on le sait, d’aller faire une promenade au Tiergarten en compagnie d’un sous-officier de la prison. On évitait soigneusement de désigner, pour m’accompagner, un sous-officier alsacien du nom de Hoch. Dans mes conversations avec Hoch j’avais souvent exprimé le désir de le voir un jour venir avec moi. Il ne demandait pas mieux, mais le