Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/59

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délits particuliers, commis contre l’autorité occupante, les coupables seraient recherchés, mais dans le cas où ils ne pourraient être découverts, la population civile n’en serait pas tenue responsable.

Ce document épiscopal fut publié et répandu, naturellement dans toute la Hollande, et par suite, des milliers et des milliers de fugitifs belges réintégrèrent leurs foyers.

Vers le 15 décembre de cette même année, c’est-à-dire à peine deux mois plus tard, deux gamins de Capellen montèrent sur une locomotive laissée libre en face de la gare par le mécanicien et le chauffeur qui étaient allés dîner. Les gamins s’amusèrent à faire jouer le volant, et à faire bouger la locomotive dans un sens ou dans l’autre. Ils furent surpris par des militaires qui les arrêtèrent et les conduisirent à Anvers, où tous deux furent condamnés à trois semaines de prison après un procès sommaire.

Ce petit incident paraissait clos, et personne ne semblait s’en être ému plus que de raison, et cependant, dès le lendemain, M. le major Schulze, si je ne me trompe, commandant à Capellen, invitait M. le bourgmestre à lui fournir une liste de vingt-quatre citoyens de la commune, dont le curé, M. Vandenhout, et l’ancien bourgmestre, M. Geelhand. Ces vingt-quatre citoyens formeraient trois équipes de huit personnes, et chaque équipe, à tour de rôle, aurait à faire la garde de la voie ferrée, pendant toute la nuit, de six heures du soir jusqu’à sept heures du