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MILLE ET UN JOURS
⎯⎯⎯ EN ⎯⎯⎯
PRISON À BERLIN

Chapitre I


« c’est la guerre ! »


Ce jour-là, une atmosphère de religiosité enveloppait l’imposante chaîne de montagnes qui séparent l’Espagne de la France. Le Congrès Eucharistique, qui prenait fin, avait réuni, à Lourdes, un nombreux clergé et un peuple immense venus de tous les coins du monde. Tous — fidèles par centaines de mille : laïques, prêtres, prélats, évêques, princes de l’Église — avaient, la veille au soir, mêlé leurs voix dans les chants pieux de l’inoubliable et grandiose procession aux flambeaux en face de la Basilique, pendant que là-haut, au sommet du Pic du Gers, la croix flamboyante se détachait dans la nuit profonde. Cette croix de feu, au fond de la nue, semblait rappeler la parole angélique d’il y a deux mille ans : Pax hominibus bonae voluntatis.