Je le dis sans blesser personne,
Notre âge n’est point l’âge d’or ;
Mais nos fils, qu’on me le pardonne,
Vaudront bien moins que nous encor.
Pour peupler la machine ronde,
Qu’on est fou de mettre du sien !
Ah ! pour un rien,
Oui, pour un rien,
Nous laisserions finir le monde,
Si nos femmes le voulaient bien.
En joyeux gourmands que nous sommes,
Nous savons chanter un repas :
Mais nos fils, pesants gastronomes,
Boiront et ne chanteront pas.
D’un sot à face rubiconde
Ils feront un épicurien.
Ah ! pour un rien,
Oui, pour un rien,
Nous laisserions finir le monde,
Si nos femmes le voulaient bien.