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L’ÂGE FUTUR
OU
CE QUE SERONT NOS ENFANTS


1814


Air : Allez-vous-en, gens de la noce (Air noté )


Je le dis sans blesser personne,
Notre âge n’est point l’âge d’or ;
Mais nos fils, qu’on me le pardonne,
Vaudront bien moins que nous encor.
Pour peupler la machine ronde,
Qu’on est fou de mettre du sien !
            Ah ! pour un rien,
            Oui, pour un rien,
Nous laisserions finir le monde,
Si nos femmes le voulaient bien.

En joyeux gourmands que nous sommes,
Nous savons chanter un repas :
Mais nos fils, pesants gastronomes,
Boiront et ne chanteront pas.
D’un sot à face rubiconde
Ils feront un épicurien.
            Ah ! pour un rien,
            Oui, pour un rien,
Nous laisserions finir le monde,
Si nos femmes le voulaient bien.