Quoique toujours, sous son empire,
L’usurpateur nous ait chassés,
Nous avons laissé sans mot dire
Aboyer tous les gens pressés.
Puisque le tyran est à bas,
Laissez-nous prendre nos ébats.
Quand sur son règne on prend des notes,
Grâce pour quelques chiens félons !
Tel qui longtemps lécha ses bottes
Lui mord aujourd’hui les talons.
Puisque le tyran est à bas,
Laissez-nous prendre nos ébats.
En attrapant mieux que des puces,
On a vu carlins et bassets
Caresser Allemands et Russes
Couverts encor du sang français.
Puisque le tyran est à bas,
Laissez-nous prendre nos ébats.
Qu’importe que, sûr d’un gros lucre,
L’Anglais dise avoir triomphé ?
On nous rend le morceau de sucre ;
Les chats reprennent leur café.
Puisque le tyran est à bas,
Laissez-nous prendre nos ébats.
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