Lisette, ma Lisette,
Tu m’as trompé toujours ;
Mais vive la grisette !
Je veux, Lisette,
Boire à nos amours.
Avec l’heureux Clitandre
Lorsque je te surpris,
Vous comptiez d’un air tendre
Les baisers qu’il t’a pris.
Ton humeur peu sévère
En comptant les doubla ;
Remplis encor mon verre
Pour tous ces baisers-là.
Lisette, ma Lisette,
Tu m’as trompé toujours ;
Mais vive la grisette !
Je veux, Lisette,
Boire à nos amours.
Mondor, qui toujours donne
Et rubans et bijoux,
Devant moi te chiffonne
Sans te mettre en courroux.
J’ai vu sa main hardie
S’égarer sur ton sein ;
Verse jusqu’à la lie
Pour un si grand larcin.
Lisette, ma Lisette,
Tu m’as trompé toujours ;