Aux moins joyeux faisaient battre des mains.
Ah ! Rappelons à Marguerite
Leurs vieux airs et leurs gais refrains.
C’est un charme que la mémoire :
On se répète jeune ou vieux.
Les refrains forment notre histoire ;
Il faut tâcher qu’ils soient joyeux.
Amusons le temps qui trop vite
Entraîne les pauvres humains ;
Et les destins
Sur nos festins
Faisant briller des jours longs et sereins,
Que dans trente ans pour Marguerite
Nos couplets soient de gais refrains !
À table alors venant nous rendre,
Tous le front ridé par les ans,
Dans une accolade bien tendre,
Nous mêlerons nos cheveux blancs.
Les souvenirs naîtront bien vite ;
Nos cœurs émus en seront pleins.
Moments divins !
Les noirs chagrins
Fuyant au bruit des transports les plus saints,
Sur les cent ans de Marguerite
Nous chanterons de gais refrains !
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