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LES ROMANS


À SOPHIE


QUI ME PRIAIT DE COMPOSER UN ROMAN POUR LA DISTRAIRE


Air : J’ai vu partout dans mes voyages (Air noté )


Tu veux que pour toi je compose
Un long roman qui fasse effet.
À tes vœux ma raison s’oppose ;
Un long roman n’est plus mon fait.
Quand l’homme est loin de son aurore,
Tous les romans deviennent courts ;

Et je ne puis longtemps encore
Prolonger celui des amours.

bis.


Heureux qui peut dans sa maîtresse
Trouver l’amitié d’une sœur !
Des plaisirs je te dois l’ivresse,
Et des tendres soins la douceur.
Des héros, des prétendus sages,
Les longs romans, qui font pitié,
Ne vaudront jamais quelques pages
Du doux roman de l’amitié.