Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 1.pdf/348

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    Sans respect du caractère,
    Souvent ce lâche effronté
    Porte l’habit militaire
    Avec la croix au côté.
    Nous qui faisons volontiers
    L’éloge de nos guerriers,
                    Parlons bas,
                    Parlons bas ;
    Ici près j’ai vu Judas,
J’ai vu Judas, j’ai vu Judas.

    Enfin sa bouche flétrie
    Ose prendre un noble accent,
    Et des maux de la patrie
    Ne parle qu’en gémissant.
    Nous qui faisons le procès
    À tous les mauvais Français,
                    Parlons bas,
                    Parlons bas ;
    Ici près j’ai vu Judas,
J’ai vu Judas, j’ai vu Judas.

    Monsieur Judas, sans malice,
    Tout haut vous dit : « Mes amis,
    « Les limiers de la police
    « Sont à craindre en ce pays. »
    Mais nous qui de maints brocards
    Poursuivons jusqu’aux mouchards,
                    Parlons bas,
                    Parlons bas ;
    Ici près j’ai vu Judas,
J’ai vu Judas, j’ai vu Judas.