pas plus de charité, et les bigots pas plus de tolérance. Laissez à ces gens-là le soin de me mettre à l’index. Si vous leur ôtez le plaisir de crier de temps à autre, on finira par croire à la réalité de leurs vertus. Mes chansons peuvent fournir une occasion de savoir à quoi s’en tenir sur le compte de ces messieurs et de ces dames. C’est un service qu’elles rendront aux gens véritablement sages, qui, toujours indulgents, pardonnent des écarts à la gaîté, et permettent à l’innocence de sourire.
Hors de mon cabinet, je pourrais trouver vos raisons bonnes ; ici elles ne sont que spécieuses. Je vous répète donc qu’il est impossible que j’autorise l’impression des chansons que vous défendez si bien.
En ce cas, je prends mon parti. Je les ferai imprimer en Hollande sous le titre de Chansons que mon censeur n’a pas dû me passer.
Je vous en retiens un exemplaire.
Vous mériteriez que je vous les dédiasse.
Vous pouvez les adresser mieux, vous, monsieur Collé, qui avez pour protecteur un prince de l’auguste maison dont vous avez si bien fait parler le héros.