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vrages. J’ai toujours mieux aimé attribuer ma popularité, qui m’est bien chère, à mes sentiments patriotiques, à la constance de mes opinions, et, j’ose ajouter, au dévouement désintéressé avec lequel je les ai défendues et propagées.

Qu’il me soit donc permis de rendre compte à ce même public, dans une simple causerie, des circonstances et des impressions qui m’ont été particulières, et auxquelles se rattache la publication des chansons qu’il a accueillies si favorablement. C’est une sorte de narration familière où il reconnaîtra du moins tout le prix que j’ai attaché à ses suffrages.

Je dois parler d’abord de ce dernier volume.

Chacune de mes publications a été pour moi le résultat d’un pénible effort. Celle-ci m’aura causé à elle seule plus de malaise que toutes les autres ensemble. Elle est la dernière ; malheureusement elle vient trop tard. C’est immédiatement après la révolution de Juillet que ce volume eût dû paraître : ma modeste mission était alors terminée. Mes éditeurs savent pourquoi il ne m’a pas été permis d’achever plus tôt un rôle privé désormais de l’intérêt qu’il pouvait avoir sous le règne de la légitimité. Beaucoup de chansons de ce nouveau recueil appartiennent à ce temps déjà loin de nous, et plusieurs même auront besoin de notes.

Mes chansons, c’est moi. Aussi le triste progrès des années s’y fait sentir au fur et à mesure que les