Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/183

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Dans son conseil alors j’arrive ;
(Où les rimeurs n’entrent-ils pas ?)
En joue il vous met sans qui vive !
Mais je l’aborde chapeau bas :
« Jupin, de ton arrêt j’appelle ;
Ta balance et tes poids sont faux :
Ta cour de justice éternelle
A-t-elle eu ses gardes des sceaux ?

« Braque tes lunettes, vieux sire,
Sur le front couronné par nous ;
De la candeur c’est le sourire,
De la bonté c’est l’œil si doux.
Lorsque les carreaux de son foudre
Chez nos sourds passent pour muets,
Jupin ne mettrait-il en poudre
Qu’une couronne de bluets ? »
 
« Oh ! oh ! dit-il, qu’allais-je faire ?
Ailleurs frappons ; mon foudre est chaud. »
— « Frappe ; mais sur notre hémisphère
Vise donc plus bas ou plus haut. »
Heureux d’avoir su vous défendre,
J’accours des célestes donjons.
Quant à Jupin, je viens d’apprendre
Qu’il a foudroyé deux pigeons.