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Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/218

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Tout culte alors n’étant que l’harmonie,
Aux cieux jamais Dieu ne dit : Soyez sourds.
L’autel s’épure aux parfums du génie.
Ange aux yeux bleus, protégez-moi toujours.

En vain l’enfer, des clameurs de l’Envie,
Poursuit cet ange échappé de ses rangs ;
De l’homme inculte il adoucit la vie,
Et sous le dais montre au doigt les tyrans.
Tandis qu’à tout sa voix prêtant des charmes
Court jusqu’au pôle éveiller les amours,
Dieu compte au ciel ce qu’il sèche de larmes.
Ange aux yeux bleus, protégez-moi toujours.

Qui peut me dire où luit son auréole ?
De son exil Dieu l’a-t-il rappelé ?
Mais vous chantez, mais votre voix console :
Corinne, en vous l’ange s’est dévoilé.
Votre printemps veut des fleurs éternelles,
Votre beauté de célestes atours :
Pour un long vol vous déployez vos ailes ;
Ange aux yeux bleus, protégez-moi toujours.