Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/34

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Point de rideaux pour s’enfermer ;
L’aurore égayait sa couchette.
Ah ! que ne puis-je vous aimer
Comme autrefois j’aimais Rosette !

Votre esprit, qui brille éclairé,
Inspirerait plus d’une lyre.
Sans honte je vous l’avoûrai :
Rosette à peine savait lire.
Ne pouvait-elle s’exprimer,
L’amour lui servait d’interprète.
Ah ! que ne puis-je vous aimer
Comme autrefois j’aimais Rosette !

Elle avait moins d’attraits que vous ;
Même elle avait un cœur moins tendre :
Oui, ses yeux se tournaient moins doux
Vers l’amant heureux de l’entendre.
Mais elle avait, pour me charmer,
Ma jeunesse que je regrette.
Ah ! que ne puis-je vous aimer
Comme autrefois j’aimais Rosette !