Au ventre toujours fidèle,
J’ai pris, suivant ma leçon,
Place à dix pas de Villèle[1],
À quinze de D’Argenson ;
Car dans ce ventre étoffé
Je suis entré tout truffé.
Quels dînés,
Quels dînés,
Les ministres m’ont donnés !
Oh ! que j’ai fait de bons dînés !
Comme il faut au ministère
Des gens qui parlent toujours
Et hurlent pour faire taire
Ceux qui font de bons discours,
J’ai parlé, parlé, parlé ;
J’ai hurlé, hurlé, hurlé.
Quels dînés,
Quels dînés,
Les ministres m’ont donnés !
Oh ! que j’ai fait de bons dînés !
Si la presse a des entraves,
C’est que je l’avais promis ;
Si j’ai bien parlé des braves,
C’est qu’on me l’avait permis.
J’aurais voté dans un jour
- ↑ À cette époque, M. de Villèle était le chef de l’opposition de droite, vers laquelle penchait toujours le pouvoir. Il est inutile de rappeler que M. d’Argenson était un des membres les plus avancés de l’opposition de gauche.