Recrutait pour leurs étendards !
Ah ! s’il m’arrive
Beauté naïve,
Sous ses baisers ma voix sera captive ;
Ou flattons si bien, que pour moi
On exhume aussi quelque emploi.
Oui, noir ou blanc, soyons le fou du roi.
Adieu donc, pauvre Gloire !
Déshéritons l’histoire.
Venez, Amours, et versez-nous à boire.
Des excès de nos ennemis
Chaque juge est complice,
Et la main de Justice
De soufflets accable Thémis :
Plus de satire !
N’osant médire,
J’orne de fleurs et ma coupe et ma lyre.
J’ai trop bravé nos tribunaux ;
Dans leurs dédales infernaux
J’entends Cerbère et ne vois point Minos.
Adieu donc, pauvre Gloire !
Déshéritons l’histoire.
Venez, Amours, et versez-nous à boire.
Des tyrans par nous soudoyés
La faiblesse est connue :
Gulliver éternue,
Et tous les nains sont foudroyés.
Mais quelle image !
Non, plus d’orage ;
De nos plaisirs redoutons le naufrage.
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