Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LES
TOMBEAUX DE JUILLET


1832


Air d’Octavie (Air noté )


Des fleurs, enfants, vous dont les mains sont pures ;
Enfants, des fleurs, des palmes, des flambeaux !
De nos Trois-Jours ornez les sépultures.
Comme les rois le peuple a ses tombeaux.

Charle avait dit : « Que juillet qui s’écoule
« Venge mon trône en butte aux niveleurs.
« Victoire aux lis ! » Soudain Paris en foule
S’arme et répond : Victoire aux trois couleurs !

Pour parler haut, pour nous trouver timides,
Par quels exploits fascinez-vous nos yeux ?
N’imitez pas l’homme des Pyramides :
Dans son linceul tiendraient tous vos aïeux.

Quoi ! d’une Charte on nous a fait l’aumône,
Et sous le joug vous voulez nous courber !
Nous savons tous comment s’écroule un trône.
Dieu juste ! encore un roi qui veut tomber.

Car une voix qui vient d’en haut, sans doute,
Au fond du cœur nous crie : Égalité !