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aux sciences, qu’il se mit à étudier avec toute l’ardeur d’un jeune homme. Il fit plus pour elles, car il prodigua à des capacités naissantes les secours nécessaires à leur développement. Sa bourse fut bien vite épuisée ; il se vit obligé, sous l’empire, d’accepter pour vivre le plus mince emploi dans une administration publique. La réforme sociale ne l’en occupait pas moins, et il publia différents essais remplis d’idées originales qui toutes attestent son amour de l’humanité. La publication de sa Parabole, admirable résumé d’un système nouveau d’ordre social, l’exposa, sous la restauration, à des poursuites judiciaires, qui ne servirent qu’à prouver la force de sa conviction. Il échappa à la condamnation, qu’il eût pu désirer.

En lutte continuelle avec la pauvreté, déçu dans les espérances que lui avaient données ceux dont le concours était nécessaire au triomphe de ses doctrines, le dégoût s’empara de son âme, et il tenta de se donner la mort. Le coup de pistolet qu’il se tira lui creva un œil, et ne fit qu’ajouter de nouvelles souffrances à celles dont il était déjà accablé. Ses pensées acquirent alors une tendance religieuse, et il publia son Nouveau Christianisme en 1825.

Saint-Simon mourut l’année suivante entre les bras de M. Rodrigues, dont les soins ont seuls préservé sa fin de toutes les horreurs de la misère.

Il nous manque une histoire consciencieusement faite de ce philosophe, dont le nom a eu après sa mort un retentissement qu’il n’avait sans doute pas prévu.

n*. Fourier nous dit : Sors de la fange.

M. Charles Fourier, auteur du Nouveau monde in-