Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/207

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se sont le plus signalés contre les écrivains par la doctrine subtile des interprétations

« On éprouve parfois des pressentiments involontaires. L’auteur ne se dissimulait pas le danger auquel il s’exposait ; il en parlait, mais en riant, selon sa coutume.

« Tel est le sujet de sa chanson intitulée la Faridondaine ou la Conspiration des chansons.

« Il y met en scène un homme de police, auquel il recommande de tout explorer, dénoncer, interpréter. Surtout, lui dit-il,


Sur-tout transforme avec éclat
            La faridondaine
            En crime d’état.
Donnons des juges sans juri,
                Biribi,
À la façon de barbari,
                Mon ami.

................
Si l’on ne prend garde aux chansons,
        L’anarchie est certaine.


« Enfin il se disait à lui-même :


J’ai trop bravé nos tribunaux[1].


« En effet, il ne devait pas tarder à y être traduit.

« Le 27 octobre 1821, Béranger est dénoncé par le Drapeau blanc. Son redoutable rédacteur gourmande les magistrats : « S’il n’y a pas eu connivence, dit-il, on ne peut du moins s’empêcher de remarquer l’étrange irréflexion de l’autorité répressive. »

« Dès le surlendemain (29 octobre), réquisitoire


  1. .... Dans leurs dédales infernaux
    J’entends Cerbère et ne vois point Minos.