de Rome ! Hérode, qui pour atteindre un seul enfant… les a tous voués à la mort ; et Pilate, fonctionnaire pusillanime, qui bientôt laissera répandre le sang innocent et qui s’en lavera les mains !…
« Certes, en voyant le monde ainsi gouverné, Jésus aurait bien pu s’écrier que ce n’était point par lui ni par son Père que les peuples étaient gouvernés de la sorte.
« Le tort de Béranger est de l’avoir dit sur un ton qui n’était pas sérieux ; mais c’était dans une chanson… Vous l’excuserez donc ; vous ne verrez pas dans l’expression dont il s’est servi une interprétation contre laquelle il proteste, une offense qui n’a jamais été dans sa pensée.
« Connaissez mieux son cœur, et vous rendrez plus de justice à ses principes. Quand on attaque un auteur sur ce qu’il a écrit, il ne faut pas prendre un passage isolé de ses œuvres ; il faut chercher sa doctrine dans tout son livre. Or, voici comment s’exprime Béranger, cet homme qui veut insulter directement à Dieu ! cet athée, apparemment, car quel homme, croyant en Dieu, voudrait cependant l’outrager ?
« Dans le Dieu des bonnes gens il célèbre l’existence de Dieu :
Il est un Dieu ; devant lui je m’incline,
Pauvre et content, sans lui demander rien…
(M. Dupin lit cette pièce en entier : la grandeur des idées, la richesse de la poésie, et l’espèce d’enthousiasme qui soutient cette lecture, ravissent les auditeurs. Le respect seul peut empêcher les applaudissements d’éclater.)
« Dieu est miséricordieux :