LE REFUS
chanson
ADRESSÉE AU GÉNÉRAL SÉBASTIANI
Un ministre veut m’enrichir
Sans que l’honneur ait à gauchir,
Sans qu’au Moniteur on m’affiche.
Mes besoins ne sont pas nombreux ;
Mais, quand je pense aux malheureux,
Je me sens né pour être riche.
Avec l’ami pauvre et souffrant
On ne partage honneurs ni rang ;
Mais l’or du moins on le partage.
Vive l’or ! oui, souvent, ma foi,
Pour cinq cents francs, si j’étais roi,
Je mettrais ma couronne en gage.
Qu’un peu d’argent pleuve en mon trou,
Vite il s’en va, Dieu sait par où !
D’en conserver je désespère.
Pour recoudre à fond mes goussets,
J’aurais dû prendre, à son décès,
Les aiguilles de mon grand-père.
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