hautes capacités et grand nombre de vieilles illustrations nobiliaires.
La Fayette[1], homme rempli d’une bienveillance égale pour tous, au moins en apparence, s’était purgé parfaitement des prétentions de sa caste. Si on reconnaissait en lui le grand seigneur d’autrefois, c’était peut-être au trop de soin qu’il prenait pour le faire oublier. Malgré les marques d’amitié qu’il ne cessa de me donner, je n’ai jamais été le visiter à son château de Lagrange, où tout le monde voulait avoir été, quelque invitation qu’il ait eu la bonté de me faire, quelque instance que Manuel ait mise pour m’y conduire, et je soupçonnai qu’au fond du cœur le général m’en a gardé un peu rancune. Pourquoi ne ferais-je pas un aveu ? Je doutais de sa capacité politique et lui reprochais de n’avoir pas imité, aux derniers moments de l’Empire, le noble exemple donné par Carnot[2]. Je savais que dans les Cent-Jours de sages patriotes, et entre autres Dupont (de l’Eure), croyaient avoir eu de graves reproches à lui faire. Tout cela contribua peut-être au refus d’aller à Lagrange. Puis je sentais que, dans ma position, l’ap-