Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/10

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critique et une traduction en français du XXe siècle de ce texte traditionnel, dont les trouvailles de manuscrits grecs en Égypte et de monuments préhelléniques en Crète et en Grèce ont renouvelé la connaissance et doivent renouveler la compréhension.

Dans les trois volumes de l’Introduction à l’Odyssée, je me suis efforcé de légitimer, une à une, les nouveautés, plus apparentes que réelles, qui pouvaient surprendre le lecteur de mon édition et traduction : choix et orthographe des mots, suppressions et corrections de vers, répartition de la « Poésie » unitaire en poèmes ou drames séparés et en épisodes dialogués, etc.

Dans les deux volumes des Phéniciens et l’Odyssée, j’ai voulu dresser le tableau complet de l’histoire et des navigations au Levant, depuis les origines les plus lointaines jusqu’à l’apparition de ces premiers des Hellènes qui portaient le nom d’Achéens et qui devinrent les héros de l’épopée.

Les Phéniciens tenaient le grand rôle en cette Méditerranée préhellénique : vassaux ou alliés, courtiers ou correspondants de l’Égypte et de la Chaldée, ces Sémites de Tyr, de Sidon et de Byblos avaient installé leurs comptoirs et leurs colonies sur tout le pourtour des îles et des terres égéennes. Leur influence remontait au IIIe, peut-être même au IVe millénaire avant J.-C. ; elle fut souveraine durant le second, de 1600 à 1200