Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le monopole et le contrôle : leurs colonies d’Utique et de Gadès, depuis le début du xie siècle, s’élevaient sur les rivages de notre Tunisie et de l’Espagne. C’étaient leurs traitants qui venaient à l’Île de Circé. La déesse elle-même nous fait connaître les routes de mer qui les conduisaient chez elle ou les en ramenaient.

Ulysse reçoit les derniers conseils de son amie pour regagner Ithaque : « Il te faudra d’abord passer près des Sirènes. Elles charment tous les mortels qui les approchent. Mais bien fou qui relâche pour entendre leurs chants !… Passe sans t’arrêter ! ». Les trois petites îles des Sirènes sont dans le Sud du Monte Circeo, au delà du golfe de Naples et du détroit de Capri, dont elles surveillent les bouches : elles s’appelaient durant l’antiquité les Sirénuses ; elles s’appellent aujourd’hui les Coqs, Galli. Ulysse passe devant ; les Sirènes l’appellent en vain.

Du Monte Circeo aux Sirènes, il n’est qu’une route de mer par les détroits d’Ischia et de Capri. Mais au delà, Circé connaît et décrit deux routes :

On trouve, d’un côté, les Pierres du Pinacle, où rugit le grand flot azuré d’Amphitrite ; chez les dieux fortunés, on les appelle Planktes. La première ne s’est jamais laissé frôler des oiseaux, même pas des timides colombes, qui vont à Zeus le père apporter l’ambroisie ;