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ont tiré les noms pour le bout du fuseau et pour les tells de la plaine.

Les Phéniciens connurent, au Sud des Sirènes, les Deux Pierres coniques, les « Fuseaux », semblables aux Faraglioni que les touristes vont aujourd’hui visiter sur la côte de Capri : « Devant la pointe de Tragaga, — disent les Instructions nautiques de Capri,— gisent trois rochers élevés dont l’un est percé de part en part ; celui du Nord-Est s’appelle Monacone ; les deux autres sont les Faraglioni ». Les mêmes Instructions ajoutent au sujet de Lipari : « La pointe Perciata, extrémité Nord-Ouest de l’île, est une remarquable pointe perforée ; on voit auprès un rocher rouge, élevé en forme de pyramide, appelé le Faraglione ». Le même nom se retrouve sur les rivages de plusieurs îles italiennes. Il est possible que, dans la Méditerranée phénicienne, on eût de même plusieurs couples de Planktes.

Si les Grecs et les Romains ne nous parlent plus de celles que le Poète a connues en ce détroit de Lipari, c’est qu’ils ne fréquentaient plus qu’une des deux routes de Circé : durant l’antiquité classique, comme de nos jours, les seules Bouches de Messine, la passe entre Charybde et Skylla, étaient familières à tous les navigateurs. Il fallait aux temps odysséens d’autres habitudes de navigation pour donner