Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/162

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périples ou portulans, peuvent sortir les histoires les plus merveilleuses. On sait par Pline ce que les Hellènes et les Romains avaient tiré du périple d’Hannon :

TEXTE D’HANNON

Le dernier jour, nous avons abordé à de grandes montagnes boisées. Il y avait là des arbres à bois de senteur et d’essences variées.

TEXTE DE PLINE

Du milieu des sables, l’Atlas surgit, âpre, dénudé vers l’Océan, ombreux, boisé, irrigué de sources vers l’Afrique : les fruits de toute espèce y naissent à l’état sauvage avec tant d’abondance que les désirs rencontrent toujours pleine satiété. Pendant le jour, pas trace d’humains : le silence, comme en l’horreur des déserts ; une muette terreur religieuse s’empare du voyageur, qui contemple ce sommet dans les nues, tout voisin du cercle lunaire.

Contournant durant deux jours ces montagnes, nous arrivons à une gigantesque baie, dont une plaine formait l’autre bord. De là, nous apercevons des feux qui se mouvaient de place en

La nuit, il reluit de feux, s’emplit des folles danses des Ægipans et des Satyres, du chant des flûtes et des chalumeaux, et du retentissement des tambourins et des cymbales. Voilà ce que ra-