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I
ÉPOS ET ÉPOPÉE

Les Hellènes d’autrefois donnaient le nom d’épos (en grec : parole, diction) au genre de poésie que notre Moyen-Age appela « chanson de geste » et que la Renaissance nous a dressés à dénommer « épopée ».

Les mêmes Hellènes disaient aussi « Poésies homériques », pour désigner l’Iliade et l’Odyssée, et le « Poète », tout court, signifiait Homère, aussi bien dans leurs conversations les plus usuelles que dans leurs livres les plus savants, — telle la Géographie de ce Strabon, qui fut l’Élisée Reclus du monde gréco-romain et qui, à chaque page, invoque l’autorité, l’omniscience et l’infaillible véracité du Poète.

Mais les deux « Poésies » ne se sont pas toujours présentées au public ancien sous la forme que les âges plus récents leur ont connue et que, nous-mêmes, nous leur conservons aujourd’hui. Depuis quelque vingt-et-un siècles, tout