Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/151

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Rustan tomba évanoui et le seigneur cachemirien crut qu’il était sujet à l’épilepsie ; il le fit porter dans sa maison, où il fut longtemps sans connaissance.

Au chant II de l’Odyssée (vers 53-54), Télémaque voudrait que sa mère retournât chez Icare, son père, à elle : « Icare fixerait le prix et donnerait sa fille selon sa volonté et suivant son plaisir ». Toutes les traductions ne voient dans les deux termes de ce dernier vers qu’un pléonasme : Icare accorderait sa fille « à celui d’entre les prétendants qui lui serait le plus agréable », dit Mme Dacier, « à celui qu’il voudrait choisir et dont la personne lui agréerait », dit plus explicitement É. Pessonneaux et, plus explicitement encore, le dernier traducteur anglais, A. T. Murray : « give her to whom he will, even to him who meets his favour ».

C’est là, je crois, un contresens. Trois conditions régissent le mariage homérique : promesse par le prétendant du cadeau qu’a fixé le père de la fille, consentement de celle-ci, agrément de celui-là. Les vers 113-114 de ce même chant II nous donnent l’explication précise de nos vers 53-54 : « Renvoie d’ici ta mère, — disent les prétendants à Télémaque, — et dis-lui d’épouser celui qui lui plaira et que voudra son père ».

Nos vers 53-54 signifient en réalité : « Icare, en son manoir, fixerait les cadeaux et donnerait