nous rendre la plus vieille inscription alphabétique. Byblos, dès le xiiie siècle avant notre ère, quatre cents ans au moins avant l’âge homérique, usait couramment de l’alphabet, et, depuis dix-huit cents ans déjà, elle vivait dans une étroite intimité de religion et de commerce avec l’empire et les temples des Pharaons, — avec leurs écrits, sans doute, et leurs romans ou leurs poèmes.
Il peut sembler que telle épithète homérique vient de cette source la plus lointaine : quand le Poète nous parle de la sombre perruque de Protée, « frisée par le Zéphyre », n’a-t-il pas entendu parler de ces perruques d’émail bleu que Pharaon et les seigneurs de sa cour portaient contre le soleil et la vermine ? et son dieu de la mer, Posidon « à la chevelure azurée », n’est-il pas venu de la même Égypte ? Zéphyre nous indiquerait le passage du conte à travers la Phénicie : ce vent du Nord-Ouest, — le mistral du Levant, — est le hurleur à la triste haleine, dit le Poète ; sans aucune étymologie valable en grec, le mot, dans les langues sémitiques, signifierait le « hurleur ».
De même, l’astronomie et l’astrologie chaldéennes, dont vécut le monde hellénique, depuis les origines jusqu’à la fin, avaient pu fournir déjà à l’Hermès de l’épos les « rayons clairs » de sa planète, et nos linguistes ont peut-être