Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/229

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était allé chercher ces cadeaux ; comment ses oncles l’avaient emmené chasser sur le Parnasse ; comment un sanglier lui avait fait cette blessure dont la vieille Euryclée allait reconnaître la cicatrice : toute cette histoire était contée en cette Chasse au Sanglier, que suture au contexte la répétition des mêmes mots en tête et en queue. Elle peut donc s’en détacher sans peine.

Elle n’est d’ailleurs, qu’un centon de vers homériques avec une intention très nette de parodie. Que l’on imagine dans une tragédie de Racine deux vers de cette sorte :

Ce héros était né de très nobles parents
Parjures et voleurs...,

et l’on aura l’exact équivalent des vers 395-399 de ce chant XIX :

De cet Autolycos, sa mère était la fille, et ce héros passait pour le plus grand voleur et le meilleur parjure ; Hermès, à qui plaisaient les cuisseaux de chevreaux et d’agneaux qu’il brûlait, l’avait ainsi doué, et la bonté du dieu accompagnait ses pas. Jadis Autolycos, au gras pays d’Ithaque, était venu pour voir le nouveau petit-fils que lui donnait sa fille...

Ces vers sont une parodie de l’Iliade (chant XXIV, vers 535-536) et, seule, une intention ironique put accoupler le nom d’Ithaque à l’épithète de « gras pays ».