Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
devants quand il revint au peuple, ayant semé les autres. Puis ce fut la main plate et ses halètements : Euryale vainquit tout le choix des lutteurs. Mais, au saut, Doublemer en dernier l’emporta. Au disque, Laviron l’emporta mieux encore. À la boxe, ce fut le brave fils d’Alkinoos, Laodamas.

Nous avons là les cinq épreuves des Grands Jeux à l’époque classique. Mais nous savons que, primitivement, toutes ne faisaient pas partie du concours ; elles ne furent adoptées que les unes après les autres… Ce premier indice chronologique vaut la peine d’être retenu.

Quand le plaisir des jeux a charmé tous les cœurs, le fils d’Alkinoos, Laodamas, invite l’étranger.

Laodamas. — A ton tour, maintenant, l’étranger, notre père ! viens t’essayer aux jeux ! Est-il en cette vie une plus grande gloire que de savoir jouer des jambes et des bras ? Allons ! viens essayer et balaie les chagrins ! Le départ viendra vite : le navire est à flot et l’équipage, prêt.

Ulysse l’avisé lui fit cette réponse :

Ulysse. — Pourquoi Laodamas, ces railleries d’invite ? Si mon cœur s’abandonne aux chagrins plus qu’aux jeux, c’est que j’ai tant souffert naguère et tant peiné ! Ah ! dans votre assemblée, où tu me vois assis, je n’ai qu’une pensée : le retour que, du roi et du peuple, j’implore.

En réponse, Euryale se mit à le railler :