Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/271

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Les Commentateurs anciens étaient unanimes à ne pas reconnaître les qualités du Poète en cet ouvrage de faussaire. Ils conservaient néanmoins cet épisode « pour compléter, — disaient-ils, — l’histoire troyenne », car, les funérailles d’Achille ne se trouvant pas dans l’Iliade, il fallait bien qu’elles se trouvassent dans l’Odyssée : retenons l’argument, dont nous allons mieux voir l’importance et la valeur.

Débarrassée de cette Descente et de quelques autres ajoutés de moindres dimensions, La Paix serait de même longueur que les épisodes authentiques de la Vengeance : 369 vers ; contrairement à l’avis des Alexandrins, ferait-elle donc partie intégrante de cette troisième pièce odysséenne ?

Les Modernes ont signalé avec raison les différences de langue et de versification, les anachronismes, les fantaisies géographiques et les invraisemblances logiques ou sentimentales, qui y abondent. On y parle de la Sicile : le Poète ou les Poètes homériques, aussi bien que leurs auditoires, n’avaient aucune connaissance expérimentale de ces mers italiotes et siciliennes qui, pour eux, étaient encore le royaume des monstres et de l’épouvante[1].

  1. Sur tout ceci, encore, cf. La Résurrection d’Homère, tome I, p. 128 et suivante.