est frappant surtout entre ce Prologue (Chant I) et l’Assemblée d’Ithaque (chant II) : à quelques centaines de vers d’intervalle, comment tenir pour légitimes telles répétitions, non seulement inutiles, mais invraisemblables et même impossibles ?
Le chant I contient, en effet, par dizaines des vers que l’on retrouve au chant II :
I | 277 | = | II | 196 | I | 395 | cf. | II | 293 |
I | 281-283 | cf. | II | 215-217 | I | 408 | cf. | II | 360 |
I | 287-292 | cf. | II | 218-223 | I | 396 | cf. | II | 96... |
De ces redites, il en est une au moins qui déroute toutes les vraisemblances. Télémaque au chant I a la naïveté de prévenir, mot pour mot, les prétendants des reproches qu’il va leur répéter, le lendemain, devant l’assemblée d’Ithaque (I 374-380 = II 139-145) :
Télémaque. — Prétendants de ma mère, à l’audace effrénée, ne songeons maintenant qu’aux plaisirs du festin ; trêve de cris ! mieux vaut écouter cet aède ; il est tel que sa voix l’égale aux Immortels ! Mais dès l’aube, demain, je veux qu’à l’agora nous allions tous siéger ; je vous signifierai tout franchement un mot : c’est de vider ma salle ; arrangez-vous ensemble pour banqueter ailleurs et, tour à tour, chez vous ne manger que vos biens, ou si vous estimez meilleur et plus commode de venir, tous, sans risques, ruiner un seul homme, pillez ses vivres ! moi, j’élèverai mon cri aux