Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/38

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en tous pays, s’imposent à une œuvre représentée devant un auditoire humain et qui se traduisent par des usages, puis des conventions et des règles.

Aristote et les rhéteurs anciens avaient raison de signaler à leurs élèves cette étroite parenté entre l’épos et la tragédie : Homère était, à les entendre, le prédécesseur et le maître des Eschyle, des Sophocle et des Euripide. Non seulement la tragédie a emprunté les thèmes et sujets de l’épos ; mais tous ses personnages en sont venus, y compris le chœur : déjà le Poète exprime par la bouche d’un anonyme le sentiment de l’assistance.

Voici l’une des scènes les plus typiques où le chœur intervient après de nombreux personnages.

Pour fournir à son cher Ulysse l’occasion et le moyen de tuer les prétendants, Athéna inspire à Pénélope l’idée d’instituer entre eux le concours de l’arc.

Pénélope. — Écoutez, prétendants ! voici pour vous l’épreuve ! oui ! voici le grand arc de mon divin Ulysse : s’il est ici quelqu’un dont les mains, sans effort, puissent tendre la corde et, dans les douze haches, envoyer une flèche, c’est lui que je suivrai, quittant cette maison, ce toit de ma jeunesse, si beau, si bien fourni ! que je crois ne jamais oublier, même en songe !