Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

volonté, on ne pourrait pas nous réduire à la nécessité de la changer... (p. 26-29). Scaliger, dont la science ne doit être douteuse à personne, a fait une critique d’Homère fort judicieuse... Mais quand je serois le premier qui ne seroit pas satisfait de tout ce que l’on a écrit sous le nom d’Homère, il faudrait examiner mes scrupules, car si j’ai raison de ne m’être pas laissé surprendre à l’éclat de cette commune renommée, il ne faut pas en être infatué plus longtemps et, si je n’ai pas dit vrai, je suis prêt de rétracter mes opinions et je me sentirai redevable à ceux qui m’auront rendu la lumière... » (p. 50)

Tout cela ne ressemble ni aux rêves d’un cerveau malade ni aux folies d’un iconoclaste. Mais, au bout de cinquante pages, nous arrivons aux « lettres grecques » et, peut-être, à la scandaleuse proposition dont parle Wolf et que G. Finsler déclare n’avoir pas retrouvée dans les Conjectures ; je mets ici en italiques les mots qui ont, je crois, été visés par Wolf. D’Aubignac écrit (p. 54 et suivantes) : « Je ne désire pas juger de la langue grecque pour publier les beautés ou condamner les défauts de l’ouvrage que j’examine, car je ne crois pas possible de le bien faire. Nous en ignorons toutes les grâces, nous n’en savons pas les délicatesses... Comment jugerons-nous d’une langue que nous ignorons jusque dans les principes les plus sensibles ? Nous ne savons point au vrai comment les Grecs prononçoient leurs lettres, comment ils articuloient leurs consonnes,..... comment étoient variées leurs voielles et s’ils y distinguoient sensiblement tous leurs Y et tous leurs O, ni comment leurs diftongues étoient proférées,... comment ils récitoient leurs vers, car ils avoient encore des syllabes longues et brèves, et ils avoient encore des accents qui changeoient entièrement la manière de prononcer... Ceux donc qui estiment la langue grecque la regardent dans leur imagination... Mais je crois qu’il y a bien de