Page:Bérard - Un mensonge de la science allemande, 1917.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon argumentation, à supprimer même plusieurs passages où je discutais dans le même sens ; j’écris pour les savants qui liront aussi Merian et près desquels on ne gagne rien en pareil sujet à développer chaque détail[1]. »

On peut voir aussitôt quelques ressemblances entre cette note 8, sur Wood et Merian, et la note 84 des mêmes Prolégomènes sur d’Aubignac et Bentley.

Ressemblance de structure d’abord. De part et d’autre, il se trouve que Wolf reproduit les opinions de deux devanciers, ici Wood et Merian, là d’Aubignac et Bentley. Ayant beaucoup pris à d’Aubignac, Wolf le rabaissait devant Bentley, dont les quatre ou cinq lignes, perdues dans un ouvrage de théologie, ne pouvaient en rien diminuer le mérite de Wolf aux yeux des hellénistes... Le long renvoi à Wood et la courte allusion à Merian seraient-ils de même politique ?...

Ressemblance de ton. La note 84 avait un indicatif d’élégance — « peu de temps après, je reçois, paullo post accipio » — qui risquait d’égarer le public et de lui faire croire que Wolf n’avait reçu et lu les Conjectures qu’au temps même où il écrivait ses Prolégomènes ; le contexte détrompait assurément tout lecteur attentif ; mais combien est-il de lecteurs attentifs, même parmi les philologues ? Dans la note 8, c’est la dissertation de Merian que Wolf reçoit d’un ami (suivant son habitude, il ne le nomme pas) : juste à l’heure où son

  1. Suite de la note 8 : docte atque eleganter Woodii argumenta percensuit ac nouo acumine defendit philosophas litterator Merianus in Dissertatione Gallicis scriptis Academiae Berolinensis praeterito anno inserta, quae mihi, hanc plagulam ad typographum missuro. commode ab amico offertur ; ea raptim lecta peropportune me impulit ut rationes meas magis adstringerem et in breve cogerem pluraque penitus delerem, quae in eandem sententiam disputaveram ; eruditis enim haec scribuntur, qui et illum legent, et apud quos singulis momentis amplificandis non multum proficitur in tali re.